Autre que la mienne.
J’avais un RDV l’autre jour avec un acteur important du recrutement. Au milieu de la discussion, on échange sur le fait qu’un entrepreneur que l’on connaissait avait quitté sa propre boite pour intégrer une autre boite. Je lui dis mon étonnement pour ce recrutement et ce changement… puis il se tourne vers moi et me dit : « C’est comme pour toi, je ne vois pas qui pourrait t’embaucher (sous-entendu tu es très connu dans le milieu et tu prendrais trop de place) ».
Cette phrase m’a choqué car je me suis toujours dit que si ma boite se plantait, je pourrais toujours retrouver un beau job dans une boite car avec mon réseau et l’influence que j’ai dans le milieu du recrutement, je pourrais parfaitement les monétiser.
Mais cette phrase m’a choqué non pas parce que je ne pourrais pas travailler dans une boite autre que la mienne mais parce que je ne voudrais plus travailler dans une autre boite que la mienne. J’ai réalisé que je serais probablement entrepreneur toute ma vie. Qu’il n’y a pas d’autre voie pour moi. C’est le seul chemin que j’ai vraiment envie d’emprunter.
Je me suis longtemps bercé d’illusions avec moi-même en me voyant travailler à des postes de directions payé plus de 100k Euros… en fait, je n’ai pas du tout envie de prendre ce chemin (je ne suis même pas sûr que je serais compétent). Il y quelques années on m’avait approché pour des postes importants chez LVMH puis chez PWC (PriceWaterhouseCoopers) et j’avais décliné ces approches. Je ne me voyais pas remettre un costard et être managé. Je ne voyais pas le sens dans ces postes. Et puis, pour ceux qui me connaissent, vous m’auriez imaginé travailler dans ces boites ?
Aujourd’hui, ce que je fais a beaucoup de sens et je m’y retrouve pleinement. Là où je me retrouve le plus est dans le management de mon équipe. Voir grandir, évoluer, et changer les gens est la plus belle des victoires. J’y prends un plaisir fou. Ce qui compte pour moi est aussi le sentiment de liberté et d’autonomie. Je n’ai pas de comptes à rendre.
Bref je serai entrepreneur toute ma vie et il va falloir que je m’y fasse. Je ne reviendrai plus jamais dans un boulot dit « normal ». Je me suis protégé, je me suis raconté des histoires pour jouer avec ma peur. Dorénavant, je sais.