Et j’ai vraiment du mal.
Depuis quelques semaines, pas un jour ne passe où je m’interroge sur ma valeur ajoutée dans l’entreprise.
Pourtant je suis le fondateur de l’entreprise et on se développe, je sais que je compte encore.
Mais je ne sais pas toujours si je créé suffisamment de valeur et quelle est ma valeur dans la boite. Est ce que je sers encore ?
Est ce que je suis encore utile ?
C’est étrange comme question et probablement qu’elle reflète mon état d’esprit du moment. Une forme de fatigue mentale.
Avec le recul, je comprends aussi mieux. Imaginez quand on était 2 dans la boite, je faisais tout et je portais la boite à bout de bras. Je faisais du marketing, de la formation, je faisais tout et la boite s’est tout le temps reposée sur moi.
Maintenant je cède petit à petit tous mes rôles à des personnes qui les prennent et souvent voire tout le temps, les font mieux que moi. Je n’avais pas réalisé le lâcher-prise que cela demande ni la perte de confiance en moi que cela peut générer. C’est un vrai sacerdoce. Accepter cette transformation, c’est grandir.
Alors oui je bouche les trous, je fais du management et j’organise les moments d’équipe. J’utilise mon réseau et mon influence pour générer des leads, inviter des gens, vendre ou créer de nouveaux produits.
Mes 3priorités identifiées clairement :
- les gens et la culture : accompagner les personnes dans la boite, m’assurer que les points culturels sont respectés, organiser et structurer les moments importants (réunions, accueil…)
- les finances : m’assurer que la boite est pérenne et viable sur la durée
- l’influence : utiliser mon réseau et mon influence pour aider la boite à atteindre ses objectifs
En ce moment, je me concentre sur le recrutement de 2 sales/vendeur et c’est devenu ma priorité absolue. Il y a quelques semaines, ma priorité était de trouver 10 étudiants pour notre partie école.
Je sais aussi rationnellement que voir l’équipe se développer et s’autonomiser est probablement la plus belle des victoires.
Et pourtant, émotionnellement, c’est dur. C’est dur car je ne me sens plus aussi utile dans le quotidien et j’ai peur de perdre ma légitimité. J’ai tellement peur de perdre ma légitimité que je suis toujours prêt à m’auto-virer.
Comme me dit mon coach (car oui j’ai un coach depuis 2 ans), mon utilité est dans la présence et dans la gestion des moments forts et des moments stratégiques.
J’ai l’impression d’être le père qui a tout fait pour ses enfants et se sentait indispensable et qui, ceux-ci ayant grandi, lui montrent qu’ils n’ont plus besoin de lui. Un père qui essaie de s’incruster un peu partout et doit se réinventer un rôle clair avec lequel il se sent bien. C’est une nouvelle identité à créer et j’en ai bien conscience.
Bref, l’entrepreneur est un sujet en construction et en réinvention permanente et je peux vous dire, que ce n’est pas facile tous les jours.